Pangandaran est la première station balnéaire de Java, durant les vacances et les weekends la population locale afflue sur cet isthme. Sa particularité est d’être prolongé par une pseudo-île relativement conservée où se situe un parc national. Les Indonésiens ne sont malheureusement pas encore tous sensibilisés à la protection de leur environnement et le sol, que ce soit dans les rues, sur la plage ou même dans la réserve, est souvent parsemé de détritus, mais comme partout les mentalités évoluent peu à peu. Il faut savoir qu’en 2006 un tsunami a ravagé cette ville, faisant des centaines de morts, il ne reste aujourd’hui plus beaucoup de traces de ce désastre, la ville s’est reconstruite et a pansé ses plaies. Régulièrement tout de même vous pourrez voir des panneaux et des mégaphones qui permettent d’informer la population en cas de risque de tsunami… Si l’alarme retentit, vous avez une heure pour atteindre le point de ralliement avant que la vague n’arrive ! (brrrrr :$)
Le trajet pour atteindre ce petit bijou de ville est assez long… et périlleux. Mon départ se fera de Bogor où nous nous sommes arrêtés pour la nuit. J’ai la chance d’avoir un chauffeur à disposition pour cette fois mais il existe des cars qui partent de Jakarta ou de Bogor pour Pangandaran. Pour le trajet, prenez votre mal en patience, car si google map annonce joyeusement un petit 390 km ce n’est pas 4 ou 5h de route qui vous attendent mais presque 10h!!! Ceci s’explique par deux choses principales : les bouchons, quasi obligatoires près des grandes villes et les routes de très très très mauvaise qualité. Les chauffeurs sont passés maîtres dans l’art d’utiliser le klaxon pour tout : « attention! », « je vais passer », « pousse toi de là que je m’y mette », »Hey! Salut! »… Et la conduite qui y est associée m’a donné quelques sueurs froides…
Bref, malgré un départ à 10h du matin, nous arrivons, il fait nuit. Et de drôles de choses se passent en ville… Entre les voitures lumineuses et musicales à pédales et les cerfs aboyeurs (si si c’est bien leur nom) qui se baladent sur la plage et la route, je me demande où j’ai atterri… Mais il faut bien avouer que ça lui donne un certain charme…
Septembre est une période creuse pour le tourisme, ça n’a donc vraiment pas été un souci de trouver un hôtel, mais méfiez vous si vous arrivez dans une période pleine, c’est un site très prisé des locaux comme des étrangers.
L’hôtel que nous avons sélectionné s’appelait Setia Hotel et indiquait sur sa façade, wifi, petit déjeuner et eau chaude… La chambre était chouette (300.000Rp) même si se doucher au dessus des toilettes c’est pas le gros kif, le petit dej était sommaire (le fameux Nasi goreng) mais pas mauvais par contre le Wifi n’était disponible qu’à un endroit, sur le canapé en face de la réception… Moi qui voulais appeler la France c’était pas très discret :$
Tôt le lendemain nous avons trouvé un guide pour la journée, aucun souci pour trouver ces derniers, renseignez vous à l’accueil de l’hôtel et précisez bien si vous voulez qu’il parle anglais et ce que vous voulez voir.
Notre premier guide donc était vraiment génial, nous avons commencé par un village où les gens grimpaient le matin aux cocotiers tous les jours. Pour quoi faire ? Et bien ces habiles grimpeurs coupent les fleurs au dessus d’un seau pour récupérer le nectar des fleurs la journée suivante. Ils le mettent ensuite à chauffer 4-5h jusqu’à ce qu’il commence à caraméliser. Et voilà du sucre roux… de coco. Et laissez moi vous dire que c’est Dé-li-cieux ! Les fruits de coco sont quant à eux récoltés à maturité, le fruit est alors séparé de la graine (la fameuse noix de coco) et les fibres utilisées pour le feu ici ou bien dans les serres de tomates comme substrat ou encore dans le rembourrage de certains coussins. Certaines d’entre elles arrivent d’ailleurs jusqu’à chez nous 🙂 .
D’autres fibres sont également produites ici mais cette fois à partir d’une plante aquatique sud-américaine qui est considérée comme invasive en France… Et également ici. Il s’agit de la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes), petite plante flottante qui fait des fleurs magnifiques mais qui a une fâcheuse tendance à s’échapper dans les cours d’eau et à coloniser les espaces d’eaux calmes. Malgré tout on lui a trouvé en Indonésie une utilité vraiment intéressante !
Dans ce même village un artiste créait des marionnettes avec un bois hyper léger, dans le temps comme parfois encore aujourd’hui le gouvernement utilisait ces figurines pour faire des annonces importantes à la population. De nos jours c’est surtout utilisé pour les touristes et la décoration des maisons… Il faut dire qu’elles ont sacrément du charme ! (si on enlève le côté un peu flippant 🙂 )
Après ça nous filons direction « Green canyon », une vallée verdoyante (comme son nom l’indique) et qui le reste même en fin de saison sèche ! Une petite balade en bateau traditionnel nous fait arriver dans un autre monde, les rives de la rivière forment d’impressionnantes créations géologiques et la couleur de l’eau est magnifique. Soudain, dans le calme ambiant, un bruit de feuilles sèches fait tourner la tête au batelier « Iguana, Iguana ! », mais ce fameux Iguane va très très vite, attendez vous à en croiser, il s’agit en fait d’un Varan très commun dans le coin, il peut mesurer facilement 1m de la tête à la queue. Puis nous arrivons à « la fin » de la rivière, des blocs de pierre nous bloquent le passage, c’est une séparation naturelle entre l’eau salée sur laquelle nous naviguons qui vient de la mer et l’eau douce du reste de la rivière. Le guide peut alors vous proposer de nager jusqu’à une chute d’eau car le bateau ne passe plus, pensez à envoyer des vêtements de rechange 😉 Cette petite croisière est vraiment très agréable lorsqu’il y a peu de touristes, préférez passer les premiers dans la matinée, vous aurez ainsi plus de chances de profiter de cet endroit magique… Si jamais vous aimez les sensations fortes vous avez aussi la possibilité ici de faire du « body rafting » par petits groupes…
Nous empruntons ensuite une route très accidentée (restes du tsunamis + manque d’entretien = cauchemars pour les fesses :p ) longeant des villages et des paysages de Mangrove. Ces dernières font l’objet d’une attention toute particulière et des fonds sont versés par le gouvernement pour leur entretien. Il faut savoir qu’ici elles sont une source de revenus indispensable à la population locale, que ce soit indirectement, par la pêche des crevettes ou des huîtres, ou directement car les palétuviers, qui forment cette mangrove, sont utilisés comme bois de chauffage et comme teinture naturelle.
La route nous amène directement à un sanctuaire pour tortues de mer. Ce centre recueille des œufs laissés à l’abandon, les protège jusqu’à éclosion puis font grandir les petites tortues jusqu’à environ 7 mois, et lorsqu’elles sont bien costaudes, elles sont relâchées en bord de mer. Il est aussi un centre d’étude des tortues de mer et soigne les tortues adultes blessées.
Tout près de là, nous nous arrêtons dans une plantation de Pandanus en bord de mer. Ce sont de beaux petits bébés de plus de 5m de haut parfois, aux feuilles très longues et très coupantes. La petite presqu’île est nommée le rocher aux requins, non pas à cause de la présence de ces derniers mais plutôt à cause de la forme d’un rocher… Malheureusement la violence de la mer a coupé l’animal en deux ! Alors pour garder les mémoire de ce nom, le gouvernement a fait construire un tunnel en forme de requin géant pour y accéder 🙂
Pour clôturer cette première partie nous sommes de retour dans le centre de Pangandaran, plus précisément près de la plage Est de l’isthme. Préparez vos naseaux voici un endroit très spécial où, après avoir été pêchés, des milliards de crevettes et de petits poissons sont étalés au soleil pour sécher. Pour les Indonésien, cette odeur donne faim… Pour nous les Européens, c’est assez abominable ! Mais c’est pas tous les jours qu’on peut voir des champs de crevettes ! :p
Pour les amoureux de nature, la seconde partie de cet article sera destinée à la réserve naturelle et ses mille et unes merveilles 🙂 A très bientôt !
Très bon article … ça donne envi 😉
Merci beaucoup ! 🙂